L’économie du café

Consommation de café

Le café est énormément consommé dans le monde. En 2005, chaque Français en consommait en moyenne 5 kilos par an. Ce chiffre atteint 12,7 en Finlande. On constate que l’on consomme plus de café dans les pays à climat froid.

A l’heure actuelle, si la consommation de café stagne dans les pays occidentaux (Europe, États-Unis), elle est toutefois en nette progression dans certains pays émergents (comme la Chine) dont certains sont d’ailleurs des producteurs (Mexique, Brésil…).

Production mondiale de café

L’une des principales problématiques de la production de café réside dans le transport entre les sites de production, souvent assez reculés, et les lieux d’échanges commerciaux.

La quantification du café à grande échelle se fait non pas en terme de kilos, mais avec comme unité le sac de 60 kilos. Alors qu’en 1985 la production de café mondiale avoisinait les 83 millions de sacs, elle atteignait en 2005 environ 120 millions de sacs, et on estime qu’elle devrait continuer de s’élever doucement. Sur ces 120 millions de sacs, environ 83 millions sont destinés à l’exportation, soit environ les trois quarts. Cette proportion fait du café l’un des deux produits (avec le cacao) les plus exportés au monde.

La production se répartit entre plusieurs pays, principalement situés en Amérique du sud et latine et en Afrique. Le Brésil en est le chef de file avec une production qui représente environ 30 % de la production mondiale de café. Viennent ensuite le Vietnam et la Colombie avec des productions respectives de 12 et 11 %. Derrière eux on trouve encore l’Indonésie (6 %), l’Éthiopie (5 %), l’Inde (4 %), le Mexique (3,5 %), le Guatemala (3 %), le Honduras (2,5 %) et la Côte-d’Ivoire (2 %). On notera qu’à eux seuls, les cinq premiers producteurs de café représentent les deux tiers de la production mondiale.

On distingue deux types de pays producteurs de café : d’une part ceux qui consomment sur leur territoire une importante partie (jusqu’à 30 %) de leur production, comme le Mexique, le Brésil, l’inde, l’Éthiopie et l’Indonésie, et d’autres part ceux qui exportent la quasi totalité de leur café, comme le Vietnam, la Côte-d’Ivoire, le Honduras ou le Kenya. Pour certains de ces derniers, le café représente parfois également le premier produit d’exportation, ce qui fait que lorsque les cours s’effondrent, ils subissent de lourdes conséquences.

Évolutions du marché du café

Sachant qu’une plantation met 3 ou 4 ans à être opérationnelle, il est souvent arrivé que certains cultivateurs lancent des plantations en voyant que le cours du café était élevé, puis arrivent à leur pleine puissance de production alors que le cours a diminué. Dans ce cas, cela participe à renforcer l’effondrement du cours.

Vu la part prépondérante du Brésil dans la production de café, il est évident que chaque variation importante de sa production a des répercussions immédiates sur le marché mondial. Dans ce pays, en 1975, 1994 et 1997, le gel a détruit de nombreux caféiers arabica, et la faiblesse des récoltes années là a entraîné une flambée du cours mondial du café. En 1976, celui-ci a ainsi atteint la valeur record de 300 cents par livre, puis en 1994 et 1997 il est encore monté à 160 cents/livre. L’un des cours les plus bas a été atteint en 2002 avec 40 cents/livre.

Durant les périodes de dépression des cours du café, ce sont généralement les petites plantations qui s’en sortent le mieux, dans la mesure où elles n’ont pas de gros investissements à rentabiliser et où elles pratiquent souvent d’autres cultures en parallèle. Cependant elles sont parfois gênées par le niveau des taxes à l’exportation qui leur est appliqué. En Amérique centrale et en Afrique, ces petites exploitations ont souvent participé fortement à la mise en place des systèmes économiques, sociaux, voire politiques de leurs états.

D’une façon générale, le cours du café est orienté à la baisse, comme pour la plupart des autres produits de l’agriculture. Cela est dû au fait que la production dépasse la consommation et que cette dernière demeure assez stable.

Si entre 1962 et 1989 un accord international a canalisé les fluctuations des cours et leurs conséquences sur les pays producteurs, cette époque est révolue et les échanges de café se font sur un monde résolument libéral.

Dorénavant les échanges mondiaux de café sont dirigés au niveau des importateurs et des transformateurs plutôt qu’au niveau des producteurs. Ainsi, la grande distribution et les firmes de torréfaction tirent amplement parti de ce marché en misant sur la valeur ajoutée du produit (transformation, conditionnement), tandis que les producteurs ne touchent plus qu’environ 15 % du prix d’achat par le consommateur.

Au niveau de la torréfaction 50 % des cafés vendus dans le monde passent par les chefs de file Procter & Gamble, Philip Morris, Nestlé et Sara Lee. Ces derniers sont encore assujettis à la demande des grands groupes de distribution.

En parallèle de ce phénomène, on voit émerger quelques filières de commerce équitable qui valorisent les rémunérations des petits producteurs. Elles représentent environ 2 % des échanges de café mondiaux. Les cafés concernés sont généralement des produits haut de gamme qui ne représentent qu’une infime partie des volumes de production mondiaux.